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7 juillet, 2019 la bleusaille classé dans : fantasme — inconnaissance @ 19:58 le petit bleu est toujours plein d’illusions et d’idées toutes faites. qu’est-ce qui ne devient pas fantasme, illusion dans le sens et la valeur que la culture attribue aux choses, à tout ce qui constitue le monde ? ce sens et cette valeur sont-ils fidèles à la nature ou la réalité des choses dont il est question ? dans l’immense majorité des cas, non. et si ce n’est pas fidèle, à quel genre de déformation ou de dénaturation avons-nous affaire ? comment ce sens et cette valeur pourraient-ils êtres exacts quand ces choses sont introuvables, et qu’on n’a à sa disposition que ce qu’on en dit. il n’y a pas de comparaison, ou de vérification possible. est-ce que l’amour, la chose elle-même a le sens et la valeur que la culture lui donne ? pas de réponse. donc on invente, on imagine un amour qui serait celui qui correspondrait à notre idée. même si on le sait, tout se passe comme si on ne le savait pas. on continue à croire qu’on peut le trouver. il y a fantasme quand on ignore le fait que l’objet de pensée en question n’est rien d’autre que le produit de la culture dont on a hérité. le fantasme, ce n’est pas la création de l’imagination, (l’imagination est très précieuse) c’est notre croyance dans l’idée que ce n’est pas une création de l’imagination. d’où vient le prestige, la valeur de la république et de ses institutions ? c’est comme un argument d’autorité qui serait repris, transmis, diffusé, depuis longtemps. (idéalisation de la république, sinon, vous aurez soit la dictature, soit la monarchie. remarquez dans la république française…) c’est de ce prestige, que le président tire toute son autorité. dès que ça tangue, il ressort les grands mots. (encore un oint) mais d’où vient donc ce prestige, qu’est-ce qui le justifie vraiment, que serait-il sans fantasme ? ne jamais remettre ça sur la place publique. conservons le fantasme qui s’attache à la république et à cette fausse démocratie. la métaphysique est une très grande pourvoyeuse de fantasmes, d’illusions. trois grands domaines au centre de la culture : le corps humain, la vie humaine, l’univers. que n’a-t-on écrit, que n’a-t-on raconté à leur sujet, que d’âneries, de chimères, de superstitions, d’affabulations ont régné au cours de l’histoire. pour ne prendre que le dernier sujet : le monde parfait de l’antiquité, le royaume de dieu, la terre au centre, les messages célestes etc jolie métaphysique ! tout cela, après tout, ne serait pas grave, si leur sens et leur valeur n’étaient pas de nature à engager, déterminer la vie des hommes, à mobiliser leur esprit, à alimenter leurs croyances, à déterminer leurs actions. si les hommes n’avaient pas consacré leur vie et leur énergie à comprendre, défendre, accréditer, transmettre, imposer de telles sottises, ce serait amusant. que d’encre que de paroles dépensées pour traiter de choses qui n’existaient pas ou n’étaient que des fariboles. que de déchets ! les erreurs permettent de progresser dans la vérité ? peut-être, à condition de ne plus croire.. ce n’est que très progressivement, morceau par morceau, que l’univers a perdu une partie de sa nature fantasmatique ou métaphysique. mais quand il n’est pas possible de s’extirper de l’illusion commune et d’apporter de sérieux démentis ? on dit beaucoup, dans certaine religion, que dieu est amour. c’est de la plus haute importance, vous pensez, puisqu’il a créé le monde, les hommes, et qu’il règne en maître absolu sur tout cela. il y a donc tout ce qu’on raconte et ce qu’on écrit sur cet amour qui donne un sens et une valeur particuliers au monde et à la vie des hommes. n’avons-nous pas été fortement influencés par ces discours ? mais si on veut trouver cet amour ou, au moins, les preuves de cet amour, alors là, catastrophe ! disons que cet amour nous serait plus profitable si c’était celui d’un homme ordinaire. pourtant, tout se passe quand même comme si on préservait notre croyance en l’amour de dieu dans un coin de notre esprit ou de notre coeur. et on se comporte conformément à cette croyance ou ce fantasme. (l’univers nous aime, la nature nous aime, la société nous aime, les hommes nous aiment) et si cet amour n’existait pas en supposant que dieu existe ? s’il déclenchait du haut du ciel toutes ces tragédies, catastrophes, guerres pour se divertir et voir comment les hommes réagissent, s’il réagissent conformément à sa volonté ? faites l’essai : faites en sorte de vouloir tout ce qui arrive, d’heureux et de malheureux, pour voir. que dis-je, quelle horreur ! alors il fallait inventer le diable pour lui coller sur le dos tout ce qui est mauvais. bon, laissons cela. mais il me semble bien que les hommes se prennent pour dieu et qu’ils veulent changer la nature humaine (rien que ça) et instaurer l’ordre mondial qui leur convient , et qu’en faisant cela ils provoquent bel et bien ces guerres, ces tragédies. peut-être qu’il les inspire. dieu jouit d’un énorme avantage sur l’univers. l’univers, on peut l’explorer et vérifier que nos idées à son sujet sont justes, les abandonner ou les corriger le cas échéant. allez faire cela avec dieu qui, jusqu’à preuve du contraire, est le pur produit d’un discours, une pure création de la culture. quoi, jésus ? pourquoi penser que la fin misérable et banale d’un homme était un sacrifice d’amour pour le salut des hommes ? vous n’avez comme seule preuve que ce que des membres d’une secte, longtemps après ont raconté. et encore ! (vous êtes-vous déjà demandé si on possédait quelque part un document authentique écrit par un témoin oculaire de la vie de jésus ? parce que ceux qui écrivent à partir de ce qu’ils ont lu de quelqu’un qui aurait écrit à partir de ce qu’il a lu etc ce n’est pas sérieux) malheureusement, il semble qu’on ne puisse pas vivre sans fantasmes d’origine métaphysique à moins d’accepter complètement sa propre ignorance ou sa propre inconnaissance. car comment penser ou concevoir la vie sans tomber dans le fantasme, comment se penser ou se concevoir sans tomber dans le fantasme et comment vivre sans penser et concevoir la vie ou soi-même ? quand on n’a à sa disposition, quand on ne connaît que les créations de la culture, sans autre élément de référence possible, aussi fantasmatiques soient ces créations, on règle sa vie sur elles, on vit en fonction d’elles et pour elles, le fait que ce soit de la métaphysique ne nous dérange pas, et ce d’autant qu’elle règne dans nos vies comme par nécessité. on peut faire dire au mystère, tout ce qu’on veut, pourvu que ce soit gratifiant et consolant.(rappel pour les absents : l’existence de sa propre personne n’a aucun sens) la vie est décevante, elle n’est pas à la mesure de ces fantasmes, ou pire, avec une forte personnalité, on entreprend de réaliser certains de ces fantasmes et si on prend autrui par exemple, il ne correspond jamais à l’idée qu’on s’en fait, et si parfois, il arrive que cela semble le cas, c’est parce qu’il veut plaire et correspondre à l’image que l’on a de lui. mais cela ne durera pas longtemps. alors où est-elle la vraie connaissance ? on donne à des réactions ou comportements conditionnés une nature fantasmatique en les faisant découler d’une nature spirituelle intemporelle. . on attribue à des catégories de personnes répertoriées par notre métaphysique une nature fantasmatique. le monde de la métaphysique est hors raison. les fantasmes qui en découlent – ce qui recouvre, imprègne des tas de choses – le sont également. ainsi, quand il s’agit de morale, on en vient tout naturellement à penser qu’elle doit s’imposer. on en vient tout naturellement à vouloir convaincre les autres qu’il en est ainsi. on en vient tout naturellement à croire qu’il suffit d’y faire allusion pour qu’autrui vienne à résipiscence. on croit en son pouvoir, on compte sur elle, on croit qu’elle reconnaîtra les siens, on compte bien qu’elle sera à nos côtés etc (dieu est avec nous!) on ne compte pas sur soi, sur la raison. le corps, la vie humaine, l